Fair Share, la nouvelle initiative éthique de Continental
14/10/2016
LeAvec sa nouvelle gamme Fair Share, Continental agit concrètement pour une plus juste rémunération des ouvriers de ses usines textiles en Inde. Le succès total de ce projet repose désormais sur l’accueil que va lui réserver le marché.
Le 1er juin dernier, Continental Clothing Co. a lancé à Londres sa nouvelle gamme baptisée « FAIR SHARE ». Elle comprend des tee-shirts et des sweat-shirts à capuche fabriqués, selon la norme du Global Organic Textile Standard (GOTS), en 100 % coton biologique indien certifié Fairtrade. Jusque là, rien d’original pour la marque textile anglaise qui commercialise des collections en coton organique depuis des années…
Cette fois, c’est sur le volet social du développement durable que Continental Clothing a décidé d’agir avec une initiative inédite. En effet, chaque référence de la gamme intègre dans son prix de base un supplément (0,14 € pour un tee-shirt et 0,71 € pour un sweat à capuche) qui est directement transmis aux travailleurs en Inde pour améliorer leur salaire mensuel. La première étape de l’augmentation des salaires a pris effet au 1er janvier 2016 et concerne l’ensemble du personnel, sans distinction entre ceux qui sont directement impliqués dans la production et les autres.
« Ce supplément parcourt l’ensemble de la chaîne de valeur, de l’usine jusqu’au distributeur, sans être majoré ce qui permet d’assurer que le coût supplémentaire payé par le client reviendra aux travailleurs en Inde dans son intégralité. Pour garantir une transparence totale, une ligne distinctive a d’ailleurs été créée sur la fiche de paye pour le supplément Fair Share » explique Mariusz Stochaj, Chef de produit développement durable pour Continental.
Au démarrage de ce projet, la société, en collaboration avec Fair Fashion Network et BSD Consulting, a mené une étude sur les revenus et conditions de vie spécifiques dans la zone géographique où l’usine est située. En décembre 2015, un benchmark a été réalisé pour définir le revenu minimum requis pour assurer une vie décente à une famille typique de 4 personnes de la région de Tirupur en Inde. Le projet a démontré qu’au lieu du salaire minimum légal de 285 INR* pour une journée de travail de 8 heures, les travailleurs les moins payés devraient percevoir 466 INR afin de subvenir à leurs besoins essentiels. Dans l’usine de Continental en particulier, les salaires étaient compris entre 307 INR/jour pour les assistants et personnel d’entretien et 574 INR/jour pour les tailleurs.
« Le projet représente actuellement 10 % de la capacité totale de production de l’usine. Comme les commandes initiales durant la première année ne devraient pas générer suffisamment de fonds pour atteindre l’objectif fixé en termes de salaire minimum vital, il a été convenu que les fonds disponibles seraient partagés à parts égales entre tous les travailleurs, même si certains étaient déjà au-dessus de l’objectif. » précise Mariusz Stochaj.
Pour le moment, tous les ouvriers reçoivent donc 650 roupies de plus chaque mois. Continental Clothing a garanti que ce supplément ajouté au salaire mensuel ne diminuerait pas, quel que soit le volume des futures commandes. Néanmoins, l’objectif à long terme est d’atteindre le salaire minimum vital pour tous les travailleurs, ce qui implique que 100 % de la production de l’usine soit Fair Share.
« Nous espérons que le projet sera bien reçu par les distributeurs et les consommateurs en France, a déclaré Mariusz Stochaj à C!mag, en attendant, nous nous sommes engagés à soutenir pleinement la communication et la commercialisation autour de ce projet et nous allons également encourager d’autres marques de la même chaîne d’approvisionnement à participer au programme. » Pour répondre aux attentes des clients finaux de plus en plus concernés par les questions sociétales et éthiques, Fair Share pourrait bien faire des émules…
Comment définir le salaire minimum vital ?
Continental Clothing Co. a adopté la définition suivante du salaire minium vital (« LIVING WAGE » en anglais) : « Le salaire minimum vital doit être gagné au sein d’une semaine de travail standard (48 heures max.), doit permettre au travailleur d’acheter de la nourriture pour lui-même et sa famille, de payer le loyer et les autres dépenses liées à la santé, l’habillement, le transport et l’éducation. Il doit également lui permettre d’épargner un minimum pour faire face à des évènements inattendus ». Sur la base de cette définition et des résultats des premières recherches, des discussions ont eu lieu avec une ONG locale, les managers et les travailleurs de l’usine, afin de définir des indicateurs précis pour tous les éléments du coût de la vie.
Au final, le salaire minimum vital pour la zone de Tirupur a été défini à 14 048 INR par mois (soit 191 €). Cette estimation sera réévaluée chaque année pour rester cohérente avec l’évolution du coût de la vie.
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